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Irak: la justice suspend temporairement les procédures des élections parlementaires au Kurdistan


Mardi 7 mai 2024 à 16h30

Bagdad, 7 mai 2024 (AFP) — La justice irakienne a temporairement suspendu mardi les procédures engagées pour organiser le 10 juin des élections parlementaires locales au Kurdistan autonome, un scrutin source de tensions entre les deux principaux partis kurdes qui s'affrontent déjà sur un éventuel report.

Le verdict de la Cour suprême fédérale, plus haute instance judiciaire d'Irak, "suspend" les procédures liées "à l'enregistrement des listes des candidats", le temps de trancher dans une autre affaire en lien avec ces législatives du Kurdistan, région autonome dans le nord de l'Irak, selon un communiqué sur le site Internet de l'institution.

Car le Premier ministre de la région, Masrour Barzani, a présenté un recours devant la même cour arguant de "l'inconstitutionnalité" du découpage des circonscriptions électorales prévues pour le scrutin. Le temps d'obtenir un verdict, il avait demandé "un arrêt et une suspension des procédures de la commission électorale".

"Les procédures sont suspendues dès aujourd'hui jusqu'au verdict", a indiqué à l'AFP une source au sein de la commission électorale s'exprimant sous anonymat.

Cet énième rebondissement judiciaire s'inscrit dans l'affrontement qui oppose depuis plusieurs mois déjà les deux partis historiques et frères ennemis de la région, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

En février, la justice irakienne décidait de réduire de 111 à 100 le nombre de sièges du Parlement kurde, supprimant de fait un quota réservé aux minorités.

Ce verdict avait mécontenté le PDK, qui dans la foulée avait annoncé un boycott du scrutin et n'avait pas inscrit de candidats.

Depuis, le PDK oeuvre pour un nouveau report des élections du 10 juin, initialement prévues à l'automne 2022 mais plusieurs fois repoussées. De son côté l'UPK refuse tout ajournement du scrutin.

Le verdict de mardi intervient alors que le président du Kurdistan, Nechirvan Barzani, se trouve actuellement à Téhéran, où il a rencontré les principaux dirigeants iraniens, après une première tournée à Bagdad où il s'est entretenu avec les barons de la politique irakienne.

Le PDK détient la majorité au sein du Parlement kurde sortant, avec 45 sièges, devançant l'UPK qui en compte 21.

La région du Kurdistan, autonome depuis 1991, se présente comme une oasis de stabilité propice aux investissements étrangers en Irak. Mais militants et opposition y dénoncent, entre autres maux, corruption, répression de toute voix dissidente et arrestations arbitraires.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.